La troisième section, destinée aux élèves les plus âgés (16
ans et plus), comportait des cours de Belles Lettres, de grammaire et de
législation.
Boinvilliers, le professeur de lettres, enseignait le français et le latin (on avait décidé, semble-t-il, de sacrifier le grec).
Toujours frisé et poudré, lui aussi, versifiait beaucoup et incitait ses élèves à en faire autant. Leur production est conservée dans le calendrier du musée de l'Ecole Centrale.
Boinvilliers, le professeur de lettres, enseignait le français et le latin (on avait décidé, semble-t-il, de sacrifier le grec).
Toujours frisé et poudré, lui aussi, versifiait beaucoup et incitait ses élèves à en faire autant. Leur production est conservée dans le calendrier du musée de l'Ecole Centrale.
L'enseignement des lettres était complété par celui de la grammaire
générale, dispensé par J.B. Geruzez, entré à l'Ecole à l'automne 1799 et qui
dut alors prêter le serment suivant, conformément à la loi du 12 Thermidor an
VII: "Je jure fidélité à la République et à la constitution de l'an III.
Je jure de m'opposer de tout mon pouvoir au rétablissement de la royauté en
France et à celui de toute espèce de tyrannie".
Plus tard, Geruzez devint professeur de l'Université.
Plus tard, Geruzez devint professeur de l'Université.
Un ancien professeur d'un collège du Midi, Lugardon, fut chargé des cours d'histoire, mais il ne semble pas avoir attiré un grand nombre d'auditeurs.
Enfin, un licencié en droit civil, Peyre, devenait professeur de législation et ses cours étaient suivis assidûment par des clercs d'avoués, des clercs de notaires, des commerçants, des officiers de la Garde Nationale, des entrepreneurs etc....
Le 2 nivôse an VII (22 décembre 1798), l'on avait
réquisitionné une trentaine d'hommes et d'enfants de l'hospice des pauvres (situé rue de Buzanval) pour transporter des livres dans un local spécifique.
Telle qu'elle était, la bibliothèque manquait , selon, Cambry, de livres de
littérature, d'oeuvres de poètes et de romanciers. C'est un ancien chanoine de
la cathédrale, Lozière, qui s'en occupait.
Non seulement la bibliothèque était ouverte tous les jours aux élèves, excepté les quintidies et décadies, de 9 h à 12 h et de 15 à 18 h, mais elle était aussi ouverte au public les 2,4, 6, et 8 de chaque décade de 10 h du matin jusqu'à 13 h. Elle servait en quelque sorte de bibliothèque municipale.
Non seulement la bibliothèque était ouverte tous les jours aux élèves, excepté les quintidies et décadies, de 9 h à 12 h et de 15 à 18 h, mais elle était aussi ouverte au public les 2,4, 6, et 8 de chaque décade de 10 h du matin jusqu'à 13 h. Elle servait en quelque sorte de bibliothèque municipale.
A ses débuts, le nouvel établissement n'avait pas de chef à
sa tête. Les professeurs choisissaient trois d'entre eux pour constituer un
directoire chargé de l'administration de l'école. En 1800, Cassini, devenu
depuis peu président du Conseil Général, fut clairement appelé par les
professeurs à diriger l'établissement.
L'année scolaire commençait le 1° Brumaire (vers le 23
octobre) et s'achevait le 30 Thermidor (vers le 17 août). A peu de choses près
; l'on avait donc repris l'ancien calendrier des collèges.
La rentrée était marquée par une fête publique, ponctuée de
discours et de musique, qui durait de 15 h à 19 h. Les professeurs y prononçaient
une véritable leçon d'ouverture sur la discipline qu'ils enseignaient.
Il semble avoir régné dans l'école une atmosphère libérale,
très éloignée des règles de vie monastique de l'ancien collège. Certes le
directoire des professeurs était autorisé à prononcer le renvoi provisoire d'un
élève selon l'article 5 du règlement de l'école, mais ni registre de punitions
ni cahiers de devoirs ne sont parvenus jusqu'à nous. Sans doute, le statut des
élèves de l'école était-il plus proche de l'étudiant que du lycéen actuel,
d'autant qu'il avait la faculté de choisir les cours qui lui convenaient.
Au terme de l'année scolaire, le 17 ou 18 août, avait lieu
la distribution des prix, précédée d'une épreuve finale: quatre jours
d'exercices littéraires ou scientifiques réglés par un programme, sorte
d'examen de fin d'année, très empreint de rhétorique puisque les élèves
devaient faire preuve de leur talent à discuter et à réciter.
La fête avait lieu dans l'ancienne chapelle des Ursulines
décorée de tapisseries.
La musique et la garde d'honneur étaient assurées par
les vétérans de la garde nationale et des gendarmes. La cérémonie tenait aussi
de l'opération "portes ouvertes" car le public, parents ou curieux
intéressés, pouvait entrer dans les salles de cours pour écouter la prestation
des lauréats. C'est ainsi que le 30 Thermidor an VII (1798), il admira
quelques plantes et animaux exotiques et" une grande sphère nouvelle
représentant le système complet du monde".
Ensuite , l'administration de l'école
se plaça en dessous d'un tableau des Droits de l'homme, face à l'orchestre pour
écouter les élèves récompensés. Deux jeunes beauvaisiens, Lecaron et Taillefer,
éblouirent l'auditoire pendant une heure et demi par leurs connaissances en
mathématiques et en algèbre. Puis le jeune Simon, natif de Beauvais, orphelin
de père, prononça comme exercice de belles lettres, un discours où il développa
" les avantages attachés à la culture des lettres et des sciences dans une
nation libre" avant de traduire "au choix des citoyens qui
l'interrogent" le 3° livre des Odes d'Horace qu'il accompagne de
commentaires sur la vie du poète et les événements de l'histoire romaine que
son oeuvre illustre.
Le président du département prit alors la parole pour
rappeler les vertus patriotiques de l'instruction publique et exhorter les
pères de famille à envoyer leurs enfants, en bons citoyens, dans "ce
nouveau lycée" pour leur donner "l'instruction et l'éducation qu'ils
ont le droit d'attendre de votre sollicitude" et pour qu'ils y apprennent
"à être justes et indulgents envers leurs semblables et surtout à aimer
jusqu'au dernier soupir leur patrie".
Après un vigoureux "Vive la
République", la remise des récompenses avait lieu: les élèves cités
étaient couronnés, acclamés dans le son des fanfares et recevaient un prix,
portrait ou médaille.
"Pendant cette cérémonie, les airs chéris des républicains se
font entendre et elle est terminée par le chant du Départ".
Le compte-rendu des cérémonies de rentrée et de fin d'année
était publié par l'école qui le faisait imprimer. Par ailleurs, les professeurs
de l'Ecole collaboraient au "Journal de l'Oise" dont Boinvilliers
était le rédacteur attitré tandis que Roard, Biot et Lebrun y faisaient de la
vulgarisation scientifique.
Cependant, le fonctionnement de l'Ecole se heurtait à des
obstacles qu'énumère le rapport de Cassini à ses collègues.
D'abord, l'Ecole souffrait des carences de l'enseignement
primaire que la Convention, après la Législative et la Constituante, avaient refusé
d'organiser.
En 1791?, Beauvais disposait de plusieurs écoles.
Le Bureau
des pauvres s'était préoccupé de l'enseignement des enfants et rétribuait des
maîtres d'école. Il existait deux écoles dans la paroisse Saint-Etienne, deux
dans la paroisse Saint-Laurent et Sainte-Marguerite et une à l'intérieur
du Bureau des pauvres où l'une des soeurs de la maison s'occupait également des
filles.
La loi du 1er mai 1802 prescrivait l'établissement d'écoles communales
gratuites et le 20 avril 1803, Nully d'Hécourt, nommé maire de Beauvais, ouvrit
deux écoles : l'une pour les garçons, l'autre pour les filles.
Quoiqu'il en soit, l'Ecole accueillait des élèves mal
préparés à qui elle dispensait un enseignement trop ambitieux